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 Bastian - This world doesn't deserve a better tomorrow. It deserves to drown in its filth.

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AuteurMessage
Bastian M. Lecter

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Bastian M. Lecter

▲ Date d'inscription : 04/04/2016
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Bastian - This world doesn't deserve a better tomorrow. It deserves to drown in its filth. Empty
MessageSujet: Bastian - This world doesn't deserve a better tomorrow. It deserves to drown in its filth.   Bastian - This world doesn't deserve a better tomorrow. It deserves to drown in its filth. EmptyLun 4 Avr - 23:57


Bastian Marth Lecter

Must I denounce myself as a monster while you still refuse to see the one growing inside you?


Nom : Lecter
Prénom : Marth, Bastian
Âge : 927 années, en paraît 28.
Métier : Marionnettiste, bureau des pleurs de Kiki et Fyfy, dégustateur professionnel
Situation familiale : Célibataire
Orientation sexuelle : Hétérosexuel
Particularités : Schyzophrène
Habitudes : Torturer ○ Manipuler ○ Tuer
Groupe : Vampire
Avatar : Gaspard Ulliel

Anecdotes
Il a une sœur jumelle, Mischa, qui est morte, mais est revenue à ses côtés en tant que fantôme. • Il est schizophrène depuis toujours. • Il était sorcier mais a perdu ses pouvoirs en devenant vampire. • Ses pouvoirs lui manquent terriblement. • Il s’appelait Marth, mais en devenant vampire, il a accordé ce prénom à celui résonnant dans son crâne pour opter pour différentes appellations, gardant celle de Bastian qu’il apprécie plus particulièrement. • Il se moque de tout et de tout le monde. • Il ne porte d’attention à personne si ce n’est sa sœur et les membres de son clan tant qu’ils ne le déçoivent ou ne l’ennuient pas. • Il rêve du règne des vampires sur Terre, c’est pour cela qu’il est souvent en opposition avec Kaïn qui ne cesse de les faire patienter. • Il aime abuser de son pouvoir d’hypnose, s’amusant de la folie gagnant les humains à cause de cela.

Caractère

Que dire de mon caractère… Je n’aime pas tant que ça parler de moi, préférant amplement vous garder la surprise et vous laissez me découvrir pour votre plus grand plaisir… Mais je vais faire un effort, pour vous, profitez-en ce sera la seule et unique attention que je vous accorderais. Du moins, la seule sympathique. Pour vous.
Vous l’aurez peut-être deviné, je suis peu enclin à parler de moi, très loin de me préoccuper d’autrui. Je ne crois pas avoir réellement tenu à qui que ce soit dans ce vaste monde, mis à part ma sœur, bien sûr. J'ai toujours été intrigué par la souffrance, trouvant de la beauté dans la torture et la mort. Mon obsession visiblement dérangeante fit que très peu me portaient dans leur estime. Ils me craignaient, tout simplement.
Je ne m'attachais donc jamais à autrui, mis à part à ma jumelle, bien sûr. Mais je n'ai jamais eu de relation amicale, peut-être lorsque ma route croisait pareil tordu que moi, alors j'éprouvais un certain intérêt pour ces rares individus, leur accordant une once de mon attention. Il faut faire fort pour se retrouver à réellement compter à mes yeux. C’est pourquoi, à ce jour, il ne me faut pas plus des doigts d’une main pour compter ces privilégiés.
Je suis sans cœur, plusieurs en sont venus à douter de mon humanité et ce bien avant que je ne sois vampire, me traitant de tous les noms, me craignant sans réellement savoir de quoi j’étais capable.
Bien qu’en apparence doux et gentil, je n’ai jamais été ainsi. Derrière mes sourires et mes beaux regards se cachait une personnalité froide, dure, sadique, manipulatrice, calculatrice et avide de destruction. Sans merci et sans pitié, je ne trouve mon plaisir que dans le malheur d’autrui, jouissant du mal que je peux faire, aussi bien physiquement que mentalement.
Bien qu'ayant toujours baigné dans la violence et la manipulation, je reste quelqu’un de très calme et posé, une gueule d’ange à qui on donnerait le bon dieu sans confession. Ce masque agréable et doux que je me suis construit et qui m’a évité bien des misères. Je m’emporte que rarement, ce n’est pas donné à tout le monde de me mettre hors de moi et il est préférable de s’en abstenir, après tout, je suis déjà gentil et doux, alors je vous laisse imaginer ce qu’il vous arrivera si vous abusiez de ma gentillesse et tentiez d’attiser ma colère…
J’aime profiter des autres, exploiter la liberté de ma nouvelle nature bien que mes pouvoirs de sorcier me manquent terriblement, j'aime tout autant m’accorder toutes les folies sans éprouver aucune culpabilité ni gêne, j’apprécie énormément de ne plus avoir à me cacher, de ne plus être importuné dans la réalisation de mes chefs-d’œuvre, de pouvoir profiter de ces parfaits petits jouets, me plaisant tellement à les tromper, à les déchirer, à les détruire…

acidbrain




Derrière l'écran
Pseudo : Unicórnio
Prénom : Rainha Unicórnio
Âge : 24 anos
Pays : Canadá
Code du règlement : Aprovado por Stannis
Inventé ou scénario : Inventado
Commentaires : Morro do Dende parapapapa~~
acidbrain


Dernière édition par Bastian M. Lecter le Mar 5 Avr - 2:53, édité 2 fois
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Bastian M. Lecter

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Bastian M. Lecter

▲ Date d'inscription : 04/04/2016
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Bastian - This world doesn't deserve a better tomorrow. It deserves to drown in its filth. Empty
MessageSujet: Re: Bastian - This world doesn't deserve a better tomorrow. It deserves to drown in its filth.   Bastian - This world doesn't deserve a better tomorrow. It deserves to drown in its filth. EmptyMar 5 Avr - 0:00


Histoire





  • Il y a 927 années, France.

Un cri perça la nuit. Un cri de douleur. Elle souffrait le martyre. Jeune servante futile. Femme frêle et fragile donnant ce soir la vie. Son ventre rond la tirait, la déchirait, semblant prêt à imploser. À l'intérieur, deux petits êtres trop serrés ne cherchaient qu'à s'échapper. Les heures passaient, les larmes coulaient, les sanglots faisant vriller ses hurlements qui ricochaient contre les murs glacés de la salle souterraine dans laquelle elle se trouvait. Une cave lugubre et humide, dans les sous-sols du château. Les femmes se pressaient, tentant de l'aider à donner la vie. Braillant des encouragements strictement inutiles.
Lui assistait à la scène, désintéressé, s'amusant à repenser qu'il avait lui-même été à l'origine des cris de cette jeune femme, il y a de ça neuf mois. Alors qu'il lui forçait la main encore et encore jusqu'à ce que son ventre s'arrondisse enfin. Il était adossé au mur, baillant, trouvant le temps long. À ses côtés, sa femme. Elle était celle qui avait demandé cela. La raison de tant de souffrances. La richesse n'accorde pas tout, elle ne pouvait octroyer d'enfants à son époux, la rabaissant étonnement aux yeux de l'aristocratie. Elle ne pouvait le supporter... Alors cette idée lui était venue et elle avait demandé à son époux de détruire à jamais la vie de cette jeune servante de tout juste seize années... Ils étaient aussi durs, sévères et impitoyables l'un que l'autre. Regardant de haut cette servante, cette esclave qui allait tant leur donner et qui ne serait jamais remerciée pour cela. La traitant comme une chienne sans véritable intérêt que sa mise bas et son physique similaire à l'épouse Lecter.
L'horreur emplissait la pièce, scène sanglante et violente due au jeune âge de la porteuse des deux enfants... Puis un premier cri enfantin se fit entendre, faisant étirer les lèvres de l'épouse Lecter en un sourire satisfait. Une petite fille fut déposée dans les bras de la maîtresse de maison. « Mischa... » L'époux sembla déçu de ne pas avoir de fils escompté. Un deuxième enfant arrivait, le vendre rond ne renfermant non pas un, mais deux nouveau-nés... Cette fois, ce fut un petit garçon qui fut déposé dans les bras du père, il sourit enfin, daignant enfin accorder de l'intérêt à la scène qui se déroulait sous ses yeux. « Marth... ». Ils partirent ensuite avec leur butin, deux petits êtres criant de vie, sans accorder une parole à la jeune servante, sans prêter le moindre regard à son attention, sans remarquer son envie maladive de rencontrer ses petits êtres qu'elle avait portés pendant neuf mois alors qu'elle savait parfaitement qu'elle était en train de rendre son dernier souffle...
Elle périt à la suite de la mise au monde des deux enfants Lecter, n'ayant plus assez de forces ni le désir de vivre plus longtemps dans ce monde empli de haine, de froideur et de maltraitance à son égard.


  • Il y a 920 ans, France.

Nous n'étions pas appréciés au village. Les Lecter, cette puissante famille, tyrannique à souhait, profitant de leur richesse pour abaisser et exploiter les petites gens. Famille qui faisait peur, qui faisait des envieux, qui créait la haine et qui s'en régalait.
Nous nous promenions, Mischa et moi, main dans la main, avançant vers le manoir familial après être allé chez notre précepteur. Notre nourrice n'était pas venue nous chercher à l'heure convenue. Cette gourde devait certainement s'être égarée à d'autres galipettes avec le cuistot. Des bêtes. Nous avions donc choisi de rentrer par nos propres moyens. Marchant, côte à côte, Mischa me souriant, serrant contre elle sa poupée de porcelaine favorite, me racontant histoires sur histoires à moi qui restais perpétuellement silencieux.
Jumeaux et pourtant contraste si parfait l'un de l'autre. Elle n'était que lumière avec son regard clair et sa chevelure soyeuse et dorée. Je n'étais que ténèbres, un regard froid ne reflétant en aucun cas mon jeune âge, une chevelure ébène contrastant avec mon teint pâle. Elle n'était que sourire et joie. Je n'étais que silence et amertume. Excepté à son égard. Elle était ma princesse, ma protégée, ma seule et unique.
« Marth ! Aide-moi ! » Il tirait sur ses longs cheveux blonds, il lui faisait mal, voulant lui arracher son jouet si précieux des bras. Deux autres me maintenaient à l'écart. Du sang coulant d'une coupure fissurant ma joue suite à un coup donné par l'une de ces brutes paysannes. Je me débattais, fixant ma Mischa qui retenait sa poupée, pleurant alors que des crasseuses de notre âge riaient en nous montrant de leurs doigts sales et potelés. « Tu vas te tenir tranquille le muet ! » Je lui crachais à la figure, profitant de sa réaction écœurée pour flanquer mon poing dans la figure du second alors que le gras frappait ma sœur au visage. La haine m'envahit, brouillant ma vue, une rage profonde me nourrissait.
« Tu le détestes hein ? Tu veux qu'il disparaisse n'est-ce pas ? Qu'il paye ? Regarde ce qu'il fait à notre Mischa... Il doit mourir pour ça... » Cette voix suave résonnait dans mon esprit, envoutante, me faisant perdre toute notion de temps, me focalisant sur cette haine qui m'animait, sentant un sourire froid étendre mes lèvres comme jamais.
Soudain, un cri m'extirpa du vide dans lequel de m'étais perdu. La réalité me revenant brutalement. Mischa me fixait, me regardant inquiète, accrochée à moi. Les pourris fuyaient, apeurés alors que notre nourrice accourait en hurlant. C'est alors que je le vis. Le petit grassouillet. Étendu au sol, suffoquant, se serrant la gorge comme si quelqu'un pressait sa gorge poisseuse. Notre nourrice tentait de l'aider, sans comprendre qu'elle mal le prenait puis elle me regarda, prise d'un frisson face à mon expression. Puis parmi tout ce raffut, une douceur, un délice. « Marth... »
Je desserrais mon poing, celui qui était tendu devant moi, et l'incapable retrouva son souffle dans un bruit gras, avide d'air. Je n'y prêtais attention, adressant ce sourire fraternel que seule Mischa connaissait, attrapant sa poupée, la regardant un instant. Une fissure au coin de l'œil. J'eus de nouveau un sourire, la tendant à ma très chère sœur, lui tendant la main. Elle me serra la main, continuant de me regarder inquiète du sang qui coulait de ma blessure. « Ne t'en fais pas Mischa. C'est fini maintenant. » Je lui rendais sa poupée, qu'elle serra de nouveau contre elle, la fissure avait disparu. Regardant derrière elle pour voir la nourrice qui suivait. Cette gourde me fixait avec horreur. Comme si elle avait deviné...


  • Il y a 917 ans, France.

« Mais puisque je vous dis qu’il est le mal incarné ! »  Elle hurlait, des larmes perlant ses joues grasses, tentant au mieux de se défendre alors qu’autour d’elle les plats en porcelaines si précieux gisaient, explosant contre les murs de briques rouges. Mon père la fixait avec dédain, s’amusant à la terrifier à chaque jet de porcelaine, ma mère soupirait à chaque fois que la servante ouvrait ses lèvres tremblantes, osant la regarder, elle, la maîtresse de maison, de ses yeux pathétiques. Elle avait peur, elle voulait ouvrir les yeux à ses maîtres, mais depuis quand les puissants écoutent les plaintes des insectes ?
« Vous n’avez pas honte d’accuser notre fils de sorcellerie ? » Laissa échapper, exaspérée ma mère, répugnant à faire la conversation à cette femme inutile et débordante de mensonges. Elle la toisait du regard avec dédain. Ses enfants comptaient tant pour elle, ce même s’ils n’étaient pas réellement d’elle, ce même si elle ne s’en occupait jamais. Ils étaient ce qui lui donnait de l’importance dans ce monde, ce qui lui permettait d’avoir cette image riche et puissante. Ceux qui prouvaient qu’elle avait accompli sa tâche de femme, mais qu’elle restait la femme fatale qu’elle a toujours été, dure, hargneuse et froide.
Une gifle claqua, envoyant la servante au sol une nouvelle fois, du fait de mon père. Il la toisait lui aussi, un rictus mauvais animant son regard et la commissure de ses lèvres. Alors, ma mère sortit, lassée, sachant très bien ce qui allait se dérouler par la suite, elle aimait parfois y assister, pratiquer elle-même, mais un regard à son époux suffit pour lui faire comprendre qu’elle risquait de tacher sa toute nouvelle robe de soie.
J’étais toujours posté devant la porte lorsqu’elle sortit de la cuisine. Elle s’arrêta un instant devant moi, me fixant, avant que sa main ne caresse cette fossette qui sortait à chacun de mes sourires depuis mon plus jeune âge. Elle sourit à son tour, attendrie, comme si elle refusait de voir le mal qui émanait de moi. « Tu es notre trésor, tu le sais Marth n’est-ce pas ? » J’opinais, insensible à cette caresse, les rires assourdissants mon esprit, son rire à lui qui polluait mon crâne de toutes ses pensées noires, nos pensées noires : « Ha-ha, quelle gourde cette femme, si seulement elle savait ! » Je retins un rire, continuant de jouer mon rôle d’enfant sage et parfait à ses yeux, attrapant sa main comme si j’étais réceptif à son élan d’affection. Continuant de sourire je pris à mon tour la parole de cette voix fluette d’enfant qui pourtant restait si dure : « Je le sais Mère. »
Les coups donnés par mon père faisaient hurler de douleur la pauvre femme sans défense, elle était recroquevillée dans un coin de la cuisine, subissant la démence de mon paternel. Jamais il n’avait accepté qu’on parle mal de sa famille. Notamment de son héritier, celui qui prendrait sa suite, celui qui lui apportait tant de fierté déjà.
Pourtant, lui et son épouse savaient parfaitement, au fond d’eux, que cette misérable femme avait raison. J’étais le mal incarné, j’étais pris de démence, des voix ne cessant d’envahir mon esprit depuis trois années, me rendant bien plus violent, développant d’autant plus mes pouvoirs. C’était bel et bien moi qui avais étouffé le grassouillet sans même le toucher, c’était bien moi qui avais failli noyer mon précepteur sans même le pousser, c’était bien moi qui avais mis le feu à la grange de notre voisin et aujourd’hui encore, c’était bien moi qui avais fait voler toute la précieuse porcelaine, sous les yeux horrifiés de cette pathétique femme.
Mon père fini par sortir, ses mains étaient ensanglantées, il me regarda lui aussi, déposant sa main sur mon épaule. Il savait, il avait deviné que j’avais des pouvoirs, que j’étais sorcier, mais il n’en était pas effrayé, il semblait fasciné… J’étais leur trésor, c’était peu dire… Il savait ce que j’allais faire, il s’en doutait, mais il me laissa seul devant les portes des cuisines, il ne m’ordonna pas de remonter, il ne m’interdit pas de ne pas entrer, je pris donc cela comme une invitation…
Je passais les portes, elle gisait au sol, pleurant de chaudes larmes qui se mêlaient au sang entachant son visage. Quand elle me vit, elle pleura de plus belle, effrayée alors que je m’approchais d’elle, la tête légèrement inclinée pour mieux la contempler, elle voulait s’enfuir, mais ses jambes molles ne lui répondaient plus, me faisant rire de plus belle : « Elle a voulu te dénoncer cette peste… » « Oui, elle a voulu… » « Elle a voulu te séparer de notre Mischa… » « Oui, elle a essayé… » « Mais Mischa ne peut pas être séparée de toi. Tu le sais n’est-ce pas ? » « Mischa a besoin de moi… » Je souriais de plus belle à chacune de ses paroles. Elle, elle me regardait avec effroi, pourtant, ce n’était pas la première fois qu’elle m’entendait parler seul… Je me penchais, attrapais un couteau de cuisine, le faisant voler dans les airs, à quelques centimètres de ma paume. Elle suppliait, implorait mon pardon, implorait l’aide de cette soi-disant divinité, suppliait d’être sauvée. Je mis fin à ses gémissements, la lame sifflant l’air avant de venir s’enfoncer à maintes reprises dans sa large poitrine pâle, brisant ce qui lui servait de cœur.
Le lendemain, on parlait de nouveau d’un suicide au manoir Lecter. Ce n’était pas la première fois et sûrement pas la dernière que mes parents usaient de leur pouvoir pour couvrir mes desseins… Mais personne ne se doutait que tout ceci fût de mon fait. Certes, l’enfant qu’ils voyaient tous semblait particulier, dangereux, l’opposé parfait de sa sœur, si douce et fragile. Mais, après tout, comment un enfant de dix années aurait-il pu être capable de tant d’horreurs ?


  • Il y a 906 ans, France.

J’avançais, quittant la demeure d’une de mes amantes, distraction que je m’accordais de temps à autre. Si j'avais su qu'une progéniture naîtrait d'une de mes compagnes... Je ne m’attachais à aucune d’elles, quel intérêt ? Usant du charme qui m’avait été accordé avec l’âge, les faisant craquer sous mes sourires et mes regards, les intriguant de ma réputation. Le fils Lecter. Je m’étais fait connaître avec le temps. Ce fils prodigue qui insufflait la peur dans cette petite cité pourrie par l’oppression des puissants.
Je rentrais chez moi. La propriété Lecter. Imposante bâtisse froide et lugubre bien que magnifique. Puant la richesse des maîtres de l’endroit. Les Lecter. Détestés, mais envoûtant, beaucoup cherchaient à s’accorder leurs bonnes grâces. Combien en ont-ils trompé dans cette ville et ses alentours ? Tromper pour mieux manipuler, utiliser, exploiter… Voilà à quoi été doués les Lecter. Du moins, la majorité…
Mischa était tout autre. Emblème de douceur, de justice, de bienveillance et de gentillesse. Un rayon de soleil dans ce monde détruit par l’argent, la peste et les gueux. La perfection. Ma perfection. Ma jumelle. Mon opposé dont je ne pouvais me passer. Elle était la seule à parvenir à m’arrêter, lorsque cette voix dans mon crâne tambourinait des paroles dures et horribles, lorsqu’elle blasphémait et projetait des plans qui ne cessaient de m’attirer un peu plus. Seule la voix de Mischa parvenait à se frayer un chemin dans le chaos brutal de l’Autre.
J’arrivais à l’imposant manoir, la nuit l’enveloppait de son manteau étoilé, cela aurait pu être un tableau magnifique et pourtant ne cessait d’ajouter une pointe mystérieuse et terrifiante à la bâtisse. Mais, ce n’était pas ce qui me fit froncer les sourcils, ni ce qui déclencha Son hilarité. Non. C’était cet homme qui ne nous avait pas entendus, cet homme qui était accroché à une gouttière de pierre, qui regardait par une fenêtre. Celle de Mischa. La colère déforma mon visage, la haine emplit mon esprit alors que, d’un signe de main, je le faisais perdre l’équilibre et tomber au sol, sa jambe craquant violemment à la suite du choc. Il allait pour hurler, mais aucun son ne sortit de sa gorge grasse. Je le regardais avec dédain et sifflais : « Qui es-tu toi… » « Je le sais ! Je le sais ! Tu ne l’as pas remarqué ? HA-HA ! Tu n’as pas fait attention ! Pendant que tu surveilles Mischa, je surveille les alentours ! Je sais qui il est ! HA-HA ! Je le sais ! »
Je poussais un soupir, ennuyé de Ses rires dénués de toute raison, mais l’écoutant malgré tout, comme toujours. L’homme me dévisageant avec horreur, la sueur perlant son front sale, sa jambe tordue comme elle n’aurait pas dû l’être. Il était effrayé, mais soutenait mon regard, lisant dans le sien qu’il se rendait compte que la rumeur s’avérait être vraie. Le terrible fils, Marth Lecter, entendait bel et bien des voix… Et pour s’être rendu compte de cela, il allait mourir.
« Qui est-ce ?! » M’emportais-je, la rage déchirant d’autant plus mon regard et brisant la nuit, calmant un instant Ses rires alors qu’il reprenait enfin. « C’est l’apprenti du boucher. Celui qui ne cesse de regarder notre Mischa. Celui qui la veut et dont la perversité ne cesse de s’étendre avec les années. Il la regarde, il la veut, il en rêve. » « Ma Mischa… » Sifflais-je en fixant l’homme, l’horreur gagnant on ne peut plus son visage, se mêlant à la douleur de sa jambe. Il ne parvenait toujours pas à émettre le moindre son. Levant des mains innocentes, je le laissais alors m’amuser de ses suppliques lui redonnant sa voix : « Je n’ai rien fait, je l’aime, c’est tout. »  J’éclatais de rire, Il éclatait de rire aussi alors que cet insecte tremblait de plus belle.  « Tu l’aimes ?! Non, tu ne l’aimes pas. Tu n’en as pas le droit. Personne ne l’aime autant que moi. » Alors je fis un signe de la main, un craquement se fit entendre, une branche d’un arbre voisin s’allongeant pour venir s’emmêler autour de la gorge de l’homme qui paniquait de plus belle alors qu’il était soulevé du sol. Il empestait la pisse, la peur ayant eu raison de sa fierté, Nous faisant rire d’un même éclat. Un rire dénué empreint de folie qui finissait d’alourdir la nuit. Son visage changeait de couleur, des larmes sales s’échappaient de ses yeux suppliants.
« Marth ! Non ! »  Son rire cessa. Le mien aussi. Des pas empressés se firent entendre, elle accourrait. De douces mains attrapèrent mon bras, m’extirpant contre mon gré de ma tendre folie. Me faisant serrer ma mâchoire, déçu d’avoir été interrompu. « Retourne te coucher ma belle Mischa, il ne t’importunera plus. Il ne te regardera plus. N’ai-je pas raison ? » Dis-je à l’attention du monstre de perversion qui pendait à l’arbre, respirant toujours plus difficilement, sa jambe tordue ballottant dans de petits crissements d’os. Sa tête hochant du mieux qu’il le pouvait. « Il ne mérite pas de mourir… Marth, arrête, laisse-le. Je suis là, je vais bien. » Je quittais mon sourire et daignais regarder ma sœur, un regard inquiet que seule elle connaissait se déposant sur elle. « Il veut te faire du mal, Mischa. On ne peut pas le laisser faire… » Me justifiais-je d’une voix douce qu’elle seule parvenait à me faire adopter, me perdant dans le regard embué de larmes de ma tendre sœur. « Il n’a pas le droit de te faire pleurer. » Elle niait vivement de la tête en me serrant de plus belle la main, attrapant mon visage afin de m’empêcher de poser de nouveau mon regard sur l’homme qui subissait ma haine. « Ce n’est pas lui qui me fait pleurer, mon frère. Ce sont tes pouvoirs… Cesse de faire le mal avec. Ne l’écoute pas Lui. Écoute-moi. Je vais bien, j’irais bien, tant que nous sommes ensemble, ils ne nous toucheront pas. » Elle me berçait d’une caresse le long de ma joue creuse. J’en oubliais l’homme un court instant. « Mais il sait à présent… S’il parle, il sera de nouveau une menace… » L’homme geignait de plus belle alors que la branche serrait sa gorge, crachant du sang en essayant de balbutier des suppliques.
Je n’écoutais plus Mischa qui me regardait, pleurant de grosses larmes brillant sous l’éclat des étoiles, elle me secouait et elle tentait de nouveau de se frayer un chemin dans mon esprit qui était envahi des rires fous de l’Autre. Il jubilait. Il était heureux. Pour une fois, Il avait gagné sur Mischa. Il l’adorait, mais elle Le menaçait. Il l’aimait, mais savait qu’elle pouvait Le faire S’éteindre dans mon âme. Il ne voulait pas disparaître. Il ne comptait pas quitter mon esprit. L’homme rendit son dernier souffle et prit feu, finissant de disparaître de nos vies. Une gifle me ramena sur Terre, geste violent expédié par Mischa qui me regardait en pleurs, ses larmes brillant au gré de la danse des flammes.
Je plongeais de nouveau mon regard dans le sien, mais n’y lu pas de la haine, pas à mon égard, mais à son attention à Lui, Le faisant vibrer de colère, mais je n’y prêtais attention, regardant Mischa qui parvint, entre deux sanglots à me parler, à moi. Elle seule continuait d'avoir de l'espoir pour moi... « Il faut que tu arrêtes Marth, il ne faut pas que tu le laisses te manipuler de la sorte, il faut que tu restes avec moi. »  J’opinais, ne me rendant pas compte de cette larme qui coulait de mon œil. Ce n’était pas à cause de la douleur. Non. C’était cette petite partie d’humanité qui était attristée de l’avoir faite pleure de la sorte, de l’avoir blessée, elle, ma précieuse. Cette partie que je détestais tant… La serrant contre moi, la sentant s’accrocher à moi, comme à un espoir. Déposant un baiser sur son front, une promesse. « Je suis là, ma Mischa, je resterais toujours avec toi. Je ne le ferais plus. » Du moins, plus devant elle, sans qu’elle ne le sache, si la protéger lui faisait du mal, alors je continuerais dans l’ombre. Le silence se fit alors que les flammes s’apaisaient, rentrant au manoir, le rire de l’Autre enivrant mes sens, serrant ma jumelle contre moi avec tendresse. Il savait que j’avais besoin de lui. Il savait que je ne voulais plus de mon humanité. Il savait que je détestais être faible. Il me connaissait et aimait clamer mieux me connaître qu’elle.
Le lendemain, l’apprenti aurait disparu, son absence n’affecta que le boucher, l’importunant, personne ne s’étonnait réellement. Après tout, qui voudrait rester dans une cité où la terreur est reine ? Où la mort est justice ? Où la famille la plus riche compte parmi ses membres un sorcier si terrible…



  • Il y a 902 ans, France.

Les violons chantaient, rythmés par un piano à queue mélodieux. Les aristocrates des quatre coins du pays souriaient, fiers d’avoir été conviés à notre 25e anniversaire. 25 années de vie sur cette misérable Terre, vie seulement joyeuse grâce aux sourires de ma belle Mischa. Elle était heureuse, souriait et riait. Voilà que quatre années s’étaient écoulées depuis qu’elle m’avait frappé, que je l’avais blessée et lui avais faussement promis de ne plus jamais être le sorcier que j’avais été. Elle m’avait cru, elle pensait réellement que j’avais changé, mais ce n’était pas réellement le cas. Comment être autre chose que ce que je suis réellement ? La tristesse me prenait à penser qu’elle croit que je puisse être une telle personne. Je tuais moins, ou plutôt cachais bien mieux mes œuvres. Au moins, Mischa souriait, c’était tout ce qui comptait. Sa joie de vivre. Au fond, je savais qu’elle se doutait que je n’avais point mis fin à tout cela. Peut-être si était-elle faite finalement… Je l’espérais. C’était mon passe-temps, j’en avais besoin, je n’arrivais à m’en défaire, un instinct que je ne pouvais satisfaire malgré mes nombreux meurtres, mais j’avais ralenti le rythme, pour elle.
Il nous arrivait de parler de mes pouvoirs, nous étonnant qu’elle n’en est pas, bien qu’étant ma jumelle. Elle s’en réjouissait, elle disait ne pas avoir besoin de cela, elle se disait être simplement heureuse de vivre. Mais elle aussi avait sa part de secret… Secret que je ne découvrirais que des siècles plus tard…
En cet instant, l’heure était aux festivités, même Lui s’amusait dans mon esprit, raillant les pompeux, les minettes, les lèches-bottes qui s’empressaient de nous faire des sourires, de rires ou à s’extasier de chacune de nos paroles à leur égard, enchaînant courbettes sur courbettes, nous faisant rire Lui et moi, nous les trouvions pathétiques et grotesques. Mais Mischa était comblée, je la faisais danser, la couvrais de regards attendris, souriait comme jamais, sincèrement, uniquement à elle.
Puis vint l’échange des présents. Nos parents nous offrirent de nouveau des cadeaux surdimensionnés même si notre âge était bien moi friand de telles offrandes. Nous nous en amusions, Mischa les remerciant d’une étreinte, moi d’un échange de main avec mon père, d’une bise à ma mère. Voilà bien longtemps que je savais ne pas être leur fils, mais je faisais abstraction de ce fait, mon paternel m’en aillant prié. Je savais que mes pouvoirs ne venaient pas de lui, sûrement de cette servante qui avait servie de jument aux Lecter. Bien faible jeune femme pour ne pas avoir su se protéger de simples humains tels qu’eux…
« Joyeux anniversaire mon Marth. » Dit avec tendresse ma Mischa en déposant un petit paquet dans le creux de ma main. J’eus un nouveau sourire, la regardant avec des yeux pétillants d’excitation, comme à chaque année, à chaque présent qu’elle me faisait. J’ôtais le tissu de soie recouvrant une petite boîte. En l’ouvrant, je découvris une magnifique chevalière : « Elle est en argent, je sais ce que tu penses de l’or… » J’eus un petit rire en opinant, trouvant l’or bien laid, grotesque. Le bijou était serti d’une pierre bleutée, dans laquelle étaient gravées mes initiales « Du Lapis-Lazuli ? » Questionnais-je en détaillant la pierre. Elle opinait vivement : « Oui ! De Paris ! Comme celle qui avait attiré ton regard lors de notre visite à la capitale ! » Dit-elle avec entrain. C’était une pièce magnifique, je la passais à mon doigt, elle était lourde et tombait parfaitement sur ma peau pâle. « Merci ma Mischa, c’est magnifique, je la garderais infiniment. » Ajoutais-je avec entrain, déposant une bise sur sa joue rosie par la joie et le vin. Puis ce fut à mon tour de déposer un petit paquet dans ses mains : « Joyeux anniversaire ma chère sœur. » Ses yeux pétillaient d’autant plus que les miens, découvrant l’enfant qu’elle a toujours été intérieurement lorsqu’elle s’empressa de déchirer le papier entourant grossièrement l’écrin, se moquant de l’outrance des riches devant si peu de manières, je les fis taire d’un simple œil glacial avant de redéposer un sourire sur ma sœur qui s’extasiait. « Marth ! C’est superbe ! » Il s’agissait d’un collier, un médaillon en argent aussi, gravé par mes soins. Il s’ouvrait et à l’intérieur se trouvait nos deux noms et une petite peinture de nous, enfants, dessinée de même par mes soins, réplique d’un original qu’elle adorait. « Marth… » Elle avait les larmes aux yeux tant elle était heureuse et me sauta au cou. « J’en prendrais grand soin. » Des applaudissements retentirent, touchés par cet amour fraternel. Nous portâmes tous deux nos présents, ouvrant avec bien moins de joie les autres, souriant à ceux nous les ayant offerts, tous ayant derrière la tête espoir de nous faire les apprécier un peu plus.
Les cadeaux s’enchaînaient, nous faisant bâiller tant il y en avait. Puis, on annonça les prochains offreurs : «  Messieurs Emrys Henderson et Kaïn Engelhart. » J’arquais un sourcil, des étrangers. Mais lorsque je les découvris face à moi, je fus happé par leur prestance, à tous deux. Deux hommes qui semblaient avoir un passé immense, riche d’aventures et d’histoires, cela se lisait dans leurs yeux. Mais je fus aussi certain d’une chose. Ils n’étaient pas humains…
Celui qui semblait s’appeler Kaïn me tendit un premier présent : «  Tout homme puissant se doit de prendre des précautions. » A l’intérieur du papier résidait un poignard, riche pièce fine et légère, je testais son coupant, il suffit de l’effleurer pour qu’elle m’entaille le doigt. Mais le sang ne coula pas, j’y pris soin, sous le sourire de mes deux interlocuteurs. Eux aussi savaient… C’était même la raison pour laquelle ils étaient présents. Je le savais alors que le second m’offrait son propre présent : « Et toute connaissance peut-être approfondie » J’ouvrais le présent pour y découvrir un livre, écris dans une langue étrangère à beaucoup, un livre qui semblait avoir vécu de nombreuses années, et qui pourtant portait le nom de ce fameux Emrys… Un livre de sortilèges… Une esquisse se dessina sur mon visage à la lecture du premier sort. De la magie noire. On échangea un regard, se jaugeant alors qu’Il jubilait : « Ça va être intéressant ! Oh comme l’on va s’amuser ! »
Je les remerciais alors que Mischa serrait mon bras, elle semblait bien moins charmée que moi. Elle eut pourtant aussi droit à des présents des deux hommes. Une robe de soie qui ferait envier la moindre femme sur Terre, une tiare de diamant pour surplomber sa parfaite chevelure blonde. Mais elle sembla bien moins conquise par les deux hommes, restant distante et méfiante alors que le soi-disant Emrys dit à mon attention : « Il nous faudra nous revoir, nous avons bien des choses à nous dire. Bien des projets qui pourraient vous intéresser, Marth. » J’opinais. Je n’en doutais pas un seul instant…
Le soir-même, je découvrais pour leur véritable nature. Emrys était un être bien étrange dont j’avais que trop peu entendu parler, un druide, tandis que Kaïn était un être de la nuit, un vampire. Mais pas que. Un ancien sorcier, tel que moi. Puissant mage noir qui semblait avoir beaucoup à m’apprendre… Tous deux étaient si imposants de force et de savoir. Ils avaient des projets pour moi, cela se lisait dans leur regard, amateurs de mes œuvres et semblant surveiller mon évolution depuis mes premiers jeux d’enfant.
Quels projets ? Faire de moi un nouvel être surnaturel. Travailler sur un sortilège permettant d’allier vampirisme et sorcellerie. Ils ne me cachèrent pas avoir déjà tenté telle diablerie alléchante à l’instar du dis Kaïn, mais l’expérience n’avait point abouti, faisant de l’homme un vampire, le privant de tous ses pouvoirs. Mais ce qui me plaisait en Kaïn était le fait qu’il était possible de lire en lui une pointe de haine à l’égard d’Emrys. Ils me présentaient là un défi… Pourquoi diable ne pas le relever ?


  • Il y a 899 ans, France.

La lune montait dans le ciel, elle était presque à son apogée désormais. Nous étions tous là. La fixant tels des enfants surexcités. Emrys était à mes côtés. Voilà trois longues années que nous travaillons sans relâche sur un moyen de créer l’hybridité parfaite. À la fois vampire et sorcier. Non pas pour l’immortalité, il existe des sortilèges permettant d’éviter la mort et de traverser les âges en étant simplement sorcier, mais cela use énormément d’énergie inutilement… Or, en étant à la fois sorcier et vampire, nul ne pourrait nous arrêter. M’arrêter. Je pourrais alors user infiniment de mes pouvoirs sans succomber à la fatigue, suffisant simplement de me nourrir de sang pour rester en santé. Un but qui me semblait utopique au départ, mais dont j’étais convaincu à ce jour… Et j’espérais être le premier à y avoir droit.
« Il est l’heure… » Murmura Emrys, son regard se déposant sur le moi alors que Kaïn restait en retrait. Il n’avait pas été certain de notre formule, de notre rituel, il avait exprimé bien des doutes qui avaient ennuyé le druide et engendré leur confrontation. Il restait donc en retrait, mais je voyais bien qu’il était persuadé que le rituel allait être un échec. À moins que ce ne soit que jalousie, craignant qu’il fonctionne cette fois et qu’il ne soit pas l’heureux détenteur de tant de puissance. « Ça ne fonctionnera pas Emrys. Tu vas tuer ses pouvoirs. Comme ça me la déjà fait… » Dit-il, une pointe de haine animant sa voix engendrant un soupir de la part du druide. « Il s’en sortira, lui ne me décevra pas, lui. » « Ses pouvoirs sont précieux, cela va être un gâchis, une fois de plus. » Ils se fusillaient du regard, mais l’heure n’était désormais plus aux chamailleries et je regardais le ciel, un sourire découvrant ma fossette plus marquée avec mes années : « Nous le découvrirons bien rapidement mes amis… »
La lune arrivait enfin à son apogée, le rituel pouvait finalement commencer. Je prononçais la formule, l’encens que l’on avait concocté se mettant à fumer de plus belle, Emrys se tranchant la paume et versant plusieurs gouttes de son sang dans un récipient avant de me le tendre. Je bus le tout et l’on échangea un regard. « A bientôt Marth… » Dit-il avec un sourire froid avant de me tordre le cou.
« Marth… Réponds-moi ! » J’ouvrais les yeux, ma gorge était en feu, mes sens en alerte, brouillant ma vision, malmenant mes tempes et mon ouïe, j’ouvrais péniblement mes paupières. Mischa était penchée sur moi, en pleurs. Elle avait assisté à la scène en retrait. Nous espionnant sans comprendre ce que l’on mijotait. J’en voulais à Kaïn et à Emrys de ne pas l’en avoir empêché, ils avaient très bien dû la sentir ou encore l’entendre… « Mischa… » Mais je fus enivré par son odeur… Ce n’était pas son doux parfum teinté de fleurs, mais plutôt celui de son sang qui palpitait dans ses veines, faisant sortir de longs crocs de ma mâchoire… Elle ne cria pas, mais pleura de plus belle, Kaïn intervint, répondant à mon appel de détresse silencieux. Il était hors de question que je touche à Mischa. Mais j’avais si soif… Tellement soif… « Bois. » M’ordonna Emrys qui me tendait une servante qui avait été hypnotisée aux soins du vampire afin qu’elle soit soumise à un certain mutisme. Il arracha de ses ongles sa gorge, l’appel de ma soif grandissant au fur et à mesure que le sang coulait le long de sa peau ivoire. Je m’en nourris sans m’en rendre réellement compte, achevant ainsi ma transformation.
Une fois qu’elle fut vidée, je me redressais, bestial, ivre de ces nouveaux sens, pouvoirs, capacités. Mais il me manquait quelque chose. Quelque chose qui laissait un vide dans mon être. Quelque chose que sembla remarquer Emrys. « Utilise tes pouvoirs. » M’ordonna-t-il sentant une pointe de colère tacher sa voix. Je tentais d’allumer l’encens, en vain. « Utilise-les ! » Hurla-t-il alors que ma colère montait crescendo alors que je réalisais que Kaïn avait vu juste. Je n’avais plus mes pouvoirs. Les coups tombèrent. Emrys était hors de lui, notre rituel avait raté. Tant d’années, tant de travail pour rien. J’avais perdu mes pouvoirs. Je n’entendais même plus Sa voix dans mon crâne. J’étais perdu et déchiré. « TU DEVAIS Y ARRIVER ! » Hurlait le druide, sombrant dans une fureur noire. En cet instant, je pensais qu’il allait me tuer, Mischa pleurait, tentant en vain de se dégager de la poigne de Kaïn qui me regardait, se revoyant sûrement subir la colère d’Emrys lorsque, lui-même, n’était pas parvenu à son but.
Kaïn finit par intervenir : « Arrête ! Tu vas le tuer ! » Grondait-il en vain. Mais il avait lâché Mischa. Elle se précipitait sur moi, alors que je guérissais lentement : « Marth… Marth ? Réponds-moi… » Je me redressais avec difficulté, lui souriant malgré la douleur, séchant une de ses larmes : « Ma Mischa. » Elle sourit, mais une expression surprise pris rapidement le dessus de sa joie de me voir guérir.
Je fronçais les sourcils avant de regarder sa poitrine qui avait été violemment secouée. Une lame venait de transpercer la peau fine de sa gorge, laissant sur son passage une fine ligne rouge. Je regardais muet, choqué, avant de voir la main disparaître, laissant un trou béant dans la gorge de ma sœur. « M-Marth… » Dit-elle dans un dernier souffle, ses larmes coulant alors que je la rattrapais : « Non…Non... Mi… Non, non… MISCHA ! » Hurlais-je comme jamais, encadrant son visage de mes mains ensanglantées, la secouant, tentant de la faire revenir, lui donnant de mon sang. Mais, il était trop tard. Elle avait déjà cessé de vivre. Elle était déjà partie trop loin de moi et je ne parvenais pas à la ramener à mes côtés.
« Mischa… » Je me redressais, une expression monstrueuse ayant pris possession de mes traits. « Mischa… » Kaïn se précipitait sur ma sœur, mais il était trop tard. « Ma sœur. » Emrys me regardait avec un sourire, essuyant sa main recouverte du sang de ma jumelle. « Tu as tué Ma Mischa. » Dis-je dans un murmure en le fixant avec une haine sans nom : « Tu n’avais qu’à réussir. » Je l’attaquais en vain. Il s’en amusait. « Il a tué notre précieuse… » Je hurlais de douleur, j’étais déchiré, je brûlais intérieurement : « Tu l’as tué… » Ne cessais-je de répéter. Il dévoila un pieu dissimulé dans sa manche et le planta dans mes côtes, me faisant hurler de plus belle. Non pas de douleur, mais de haine de ne parvenir à le toucher : « Tu l’as mérité. Maintenant Kaïn allons-y, il ne m’est plus d’aucune utilité. » Emrys allait pour s’éloigner, mais Kaïn ne le suivit pas, restant penché sur ma sœur, petite humaine qu’il avait appris à apprécier. « Non, Emrys. Tu es seul désormais. Tu nous as que trop pris. Un jour, tu perdras toi aussi. » Cela déclencha d’abord un cri haineux de la part du druide qui perdait son bras droit, mais ce cri vira rapidement en rire froid : « Qu’il en soit ainsi, pourrissez, vous ne ferez que me distraire un peu plus. » Et il disparut alors que je m’arrachais tout juste ce pieu de ma chair, laissant la plaie béante se rétracter lentement. J’étais animé d’une rage noire, détruit de n’avoir pu écraser son crâne entre mes paumes. « Laisse-toi aller à ta haine Marth. » Me dit Kaïn, je le fixais, vis de nouveau Mischa, attrapa ma chère sœur dans mes bras, la lovant contre moi, la ramenant chez nous.
J’entendais les cris autour de moi, les doigts nous montrer sans que personne n’ose s’approcher. Les portes se fermaient dans le village, ils pensaient peut-être que cela les protégerait, mais ils auraient eux aussi droit à ma haine… J’arrivais au manoir, déposant Mischa dans son lit, cachant d’un foulard sa blessure, nettoyant le sang sur son visage : « Je te vengerais petite sœur. » Promis-je avant de laisser un ultime baiser sur son front.
Ceux qui me servaient de parents s’étaient rués dans la pièce, mais je les attrapais tous deux par la gorge, les forçant à sortir, avant de les tuer tant leurs cris horrifiés me fatiguaient. Je mis feu au manoir, sans me retourner, continuant de me laisser aller à ma haine. Le lendemain. J’étais caché du soleil, dans l’une des grottes environnantes, regardant la fumée noire salir le ciel. Le village n’était plus. Je les avais tous tué. Tous, sans exception. Maintenant, je ne désirais que me venger…


  • Il y a un an, Mystic Falls.

Nous sommes venus dans cette petite ville en espérant le trouver lui, Emrys, ce druide pathétique qui ne cesse de fuir. Mais cet arrêt s’est révélé être une perte de temps négligeable. Au moins, notre petite troupe a trouvé de quoi se défouler en chemin, chose nécessaire lorsque l’on compte à mes côtés et à ceux de Kaïn quatre êtres ayant tout autant besoin que moi-même de passer leurs nerfs et leur ennui sur autrui.
Mais il me faut bien m’arrêter sur quelque chose d’incroyable qui m’est arrivé dans cette petite cité. Mes retrouvailles avec ma douce et magnifique sœur, Mischa. Croyant d’abord à un rêve, une hallucination, un mirage, j’eus bien des difficultés à m’avouer la vérité. Mischa était là, face à moi, quelque peu différente qu’autrefois, après tout, quelques changements occurrent lorsque l’on devient fantôme… Voilà ce qu’elle était désormais. Un fantôme… Mais je m’en moquais. Elle était de nouveau là, bien qu’attristée par ce que j’étais devenue. Mon inhumanité se justifiait de par son absence. Je retrouvais bien ma Mischa, têtue et persuadée de pouvoir me rendre mon humanité. Elle restait déterminée quant au fait qu’elle parviendrait à me détacher de cet être monstrueux encré dans mon crâne. Pour la première fois depuis près de neuf siècles, elle me décevait. Pourquoi donc n’arrivait-elle tout simplement pas à comprendre qu’Il n’est pas le monstre, mais que je le suis, tout simplement…  


  • Aujourd'hui, Beacon Hills.

« Bash, mon chou, arrête de jouer veux-tu. » Je faisais rouler la tête de ma proie entre mes pieds. Ennuyé. « Je m’occupe, que veux-tu Aaliyah. » Dis-je en lançant le crâne d’un coup de pied vers ses talons haut perchés. Elle leva les yeux au ciel, exaspérée, sortant les crocs en remarquant que du sang avait tâché ses talons. Mais Kaïn entra à ce moment précis. Elle se tut, comme la plupart de notre nouvelle fratrie, ils le respectaient tous. Moi ? J’étais plus libre, je lui étais juste redevable pour ma bague de jour, et nous avions le même but… « Alors ? » Questionnais-je, mais il me sourit et j’eus moi-même un sourire, inhumain, bestial, avide de vengeance. « L’heure de la vengeance a sonné mon ami. » Me dit-il avec un sourire que je lui rendis.
On sortit tous de notre cachette, le soleil nous chauffant la peau, prenant la direction de Beacon Hills. « Rappelez-vous, faites votre place, faites-vous discrets, et attendez que je revienne vers vous. » Ils opinèrent tous, impatients de semer le bordel dans la petite cité. Je l’étais moi-même : « Nous allons pouvoir jouer mon frère… » Oh que oui, nous allions nous amuser, et nous allions surtout faire une belle surprise à Emrys…


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